Vuokatti, en Finlande
A la Masters world cup 2016, nous étions 1000 skieurs de fond, venus de toutes les contrées du monde où l’on pratique le ski.
1000 athlètes dont l’age moyen doit bien tourner aux alentours de 60 ans.
Mais qu’est ce qui pousse ces papis mamis à se mettre encore un dossard sur le dos ? Et se prendre au jeu jusqu’à aller disputer une Coupe du Monde ?
Ne croyez pas que nous sommes d’anciens champions qui ont du mal à décrocher. Non, pas du tout.
Des fadas de sport, qui ne pensent qu’à ça, alors ? Pas forcement non plus.
Non, je crois plutôt, que nous sommes des étourdis qui ont oublié de se prendre pour des vieux.
L’habitude de bouger, le plaisir de l’activité au grand air, le besoin pour nous, skieurs, de tater la neige tout l’hiver, le « pas peur » de faire un effort, sont nos dénominateurs communs.
Alors dès que la neige arrive, on va skier… La forme vient naturellement.
Les plus futés travaillent encore la technique. Un bon moyen pour aller plus vite sans se «cramer». Et puis il y a ceux qui prévoient de faire de l’interval training et ne le font jamais, parce que finalement skier reste, avant tout, un plaisir du moment. Passer la bosse à l’aise suffira pour dompter le cardio. Le coeur des papis tient bon le rythme.
On peaufine tout ça dans les courses populaires de nos massifs français. Puis on s’embarque en coupe du monde.
Un peu fou, non !
La première fois que j’ai raconté ça à mon médecin, j’ai eu droit illico presto à passer un test d’effort…. Son regard inquiet traduisait bien un scepticisme professionnel ; normal, il me connaissait pour mon coté stretching bien-être et avait effacé ma part sport. Aujourd’hui, il s’amuse à me demander comment vont les masters.
Le corps ce mal connu, aurait vite fait d’être poussé dans un fauteuil pour attendre patiemment la fin de son passage sur terre.
Les Masters appréhendent différemment l’idée du vieillissement. Ils n’y pensent pas et restent debout !
Ils ont appris à mieux connaitre les effets du sport. Ils savent mélanger, effort, repos, récupération, alimentation et les plus curieux du comportement humain savent aussi se préserver des méfaits d’un mental trop exigeant. Le meilleur modèle d’entrainement n’existe pas. La connaissance de soi, l’écoute du corps sont les garants des performances des masters
Lorsque je vois le podium des plus de 80 ans, je vous promets que cela donne envie de continuer.
Albert 82 ans a l'œil qui pétille. Il n’a pas peur des voyages, skis dans les bagages. Marie-Jo 10 ans de moins skie devant moi… Belle glisse madame !
Alors oui, le sport « des vieux » c’est possible … Le dossard reste une belle motivation pour se lancer encore dans la pente.
Et j’ajouterai que l’effet du groupe France pour ce qui est du ski de fond est une belle réussite.
PS/ D’autres sports ou activités sportives ont aussi leurs masters, Il y en aura de plus en plus. N’hésitez pas à les rejoindre.